Dans la perspective de la réforme territoriale, nous avons souhaité interroger nos confrères des régions Poitou-Charentes et Limousin, afin de connaître leurs attentes vis-à-vis de cette future grande région. Ce mois-ci, ce sont certains acteurs des musiques actuelles en Limousin qui répondent à nos questions (Fédération Hiero, Les Lendemains qui Chantent, Centre Régional des Musiques Traditionnelles en Limousin, Permanent Production, …).
> En 2008, il y a eu La Concertation Territoriale des Musiques Actuelles en Limousin. Qu’en est-il ressorti ?
La concertation en Limousin a permis la production d’une étude qui met en évidence l’importance des pratiques au travers d’une cartographie. Cette étude dégageait 3 axes : l’émergence de la scène régionale, la réduction des déséquilibres entre les différentes parties de la Région, ainsi que la mise en cohérence des politiques publiques. Suite à cette étude, les acteurs et une partie des collectivités ont continué à se réunir pendant près de deux ans. Hélas, aucun financement public n’a pu être mobilisé pour inscrire dans la durée cet espace de travail ou pour mettre en place des actions pour répondre aux besoins identifiés. Cet échec a longtemps pesé, et pèse encore sur la difficulté des acteurs à se mobiliser collectivement aux côtés de l’institution.
> Sur ces axes là, quels sont ceux qui peuvent être mis en commun à l’échelle de la grande région ?
Aujourd’hui, plutôt que d’imaginer une réduction des déséquilibres par un nivellement homogène de l’intervention publique nous cherchons une véritable reconnaissance des spécificités locales qui demandent de la souplesse et de l’interprétation dans les dispositifs de soutien.
> Cette grande région arrive au 1er janvier 2016. Quelles sont pour vous, plus globalement, les opportunités d’élargissement ?
Élargir la population des acteurs musiques actuelles va nous permettre de nous remobiliser collectivement. Nous dépasserons aussi un effet de seuil critique qui, compte tenu de la faiblesse du nombre d’acteurs professionnalisés en Limousin, pouvait être rédhibitoires dans la construction d’un réseau. La grande région, c’est aussi l’occasion de rencontrer d’autres modes d’organisation collective et d’autres dispositifs d’interventions publiques. L’élargissement est une chose très positive si celui-ci est réalisé en co-construction et si la fusion des dispositifs vise l’amélioration de l’action publique plutôt que la réduction des financements dédiés au secteur.